Arco della Resurrezione

L’Arc de la Résurrection

 

L’ARC DE LA RÉSURRECTION
Lecture des éléments figuratifs et symboliques

C’est une porte voûtée avec une chapelle votive attenante.

Il s’agit d’un arc qui a une structure « à deux dimensions » : sa profondeur est négligeable par rapport à sa hauteur et sa largeur. L’accès est obligé, limité par les parois latérales et la toiture.

Le passage constituait l’entrée monumentale de la ville, sur une route importante et très fréquentée. Aux yeux des voyageurs qui arrivaient du fond de la vallée l’arc se présentait comme carte de visite. L’importance du lieu était témoignée par sa présence.

Comme les arcs d’entrée de tous les temps, celui-ci a une fonction protectrice : annuler les mauvaises influences qui arrivent de l’extérieur, éloigner les dangers du village pour préserver l’harmonie et le bien-être de la communauté résidente.

L’arc a une fonction honorifique, il a été construit pour célébrer les morts du village, notamment les morts de la peste, de la Première Guerre mondiale et de la catastrophe du barrage du Gleno.


ORIGINES

on n’a pas d’informations historiques certaines sur la date de construction.

Dans une recherche faite sur les archiprêtres de Vilminore, on raconte que Don Angelo Milesi voulut sa construction en 1900, non seulement à des fins de dévotion, également pour fournir du travail aux nombreux pères de famille au chômage. L’archiprêtre Milesi encouragea également la construction de l’arc de la Rue Valgimigli et, très probablement, des chapelles de la Via Crucis.

Cette inscription se trouve à l’intérieur de l’Arc, au-dessus du portail de la chapelle : 

À LA MÉMOIRE DES DEFUNTS – ÉRIGÉ PAR LA POPULATION DE VILMINORE EN L’AN DU CHOLÉRA 1867 ET PAR LES VÉTÉRANS DE LA GUERRE EUROPÉENNE AVEC RECONNAISSANCE RESTAURÉE EN L’AN 1921.

Au cours du XIXe siècle, l’Italie a connu six vagues épidémiques de choléra, de 1835 à 1893. Celle de 1867 est arrivée en Lombardie à partir des zones portuaires du sud. La vallée de Scalve eut de nombreuses victimes, car les populations locales, à cause de leurs conditions économiques et sociales, étaient particulièrement exposées à l’épidémie.Les gens comptaient plus sur la religion que sur la médecine et dans cette zone, comme dans d’autres parties de l’Italie, on a laissé des signes de la foi chrétienne en la vie éternelle. L’Arc en est un exemple.


Toujours au-dessus du portail d’entrée de la chapelle on trouve une inscription en latin:

EGO SUM RESURECTIO ET VITAJE SUIS LA RÉSURRECTION ET LA VIE

Cette phrase est tirée de l’Évangile de Jean, au chapitre 11, lorsqu’il parle de la mort de Lazarus et du miracle de sa résurrection.Donc cette inscription signifie : quand vous pensez aux défunts, libérez-les de leur destin mortel et libérez-vous de l’idée de la mort comme conclusion de la vie d’une personne. Croyez donc que vous aussi vous aurez votre résurrection, car vous êtes aimés du Seigneur, comme Lazarus.


Sur les côtés de l’écriture, mais un peu plus bas, on trouve deux images symboliques identiques. Chacune d’elles reproduit :

  • LE MONOGRAMME DU CHRIST

Le symbole original des premiers chrétiens n’était pas la croix, mais ce signe. Les lettres XP ’empilés’ correspondent aux lettres CR dans l’alphabet grec. Ce sont les deux premières lettres du mot “Christ” écrit en grec (ΧPIΣTOΣ). Les lettres sont placées dans un cercle qui, pour le christianisme, représente l’éternité. Restons sous l’Arche. En face du mur où se trouve la porte de la chapelle il y a la paroi dédiée aux morts de la Première Guerre mondiale. Il y a une pierre tombale et des décorations à graffitis.

  • LA PIERRE TOMBALE

La pierre tombale porte cette inscription : LES VÉTÉRANS DE LA GRANDE GUERRE SE SOUVIENNENT DE LEURS FRÈRES MORTS AVEC UNE PENSEE CHRÉTIENNE.

A la suite on lit 15 noms, ce sont les noms de famille originaires de la Vallée de Scalve. La pierre tombale est agrémentée d’un ornement composé de plusieurs éléments.

DES BRANCHES DE LAURIER ET DE CHÊNE : symboles respectivement de gloire et de force, tant au sens physique que moral.

DES ARMES : images symboliques de la guerre.

UN BOUCLIER DÉCORÉ DE LA CROIX  SURMONTÉ D’UNE COURONNE: les armoiries du Royaume d’Italie.

La tradition orale du peuple raconte d’una allée bordée d’arbres qui mène a l’arc, chaque arbre porte le nom d’un soldat mort. Assise historique : l’histoire d’Italie nous raconte qu’à partir du premier gouvernement Mussolini avait été conçu un nouveau type de mémorial, le parc ou ‘viale della Rimembranza’ (arrêté royal de 1923).

  • LA FRISE AU-DESSUS DE LA PIERRE TOMBALE

C’est une bande, aussi large que le mur, avec un aigle entouré d’une couronne au centre et deux torches sur les côtés.AIGLE AUX AILES DÉPLOYÉES : symbole de la victoire (en guerre, mais, pour ce qui concerne la foi, aussi victoire sur la mort).COURONNE DE CHÊNE, appelée COURONNE CIVIQUE : elle représente le courage au combat.Un aigle comme celui-ci (avec les faisceaux consulaires dans ses griffes) entouré de la couronne civique était LE BLASON DE LA RÉPUBLIQUE DANS LA ROME ANTIQUE. Cette frise veut donc rappeler les origines glorieuses de l’histoire d’Italie.TORCHES ALLUMÉES : pour éclairer le chemin de l’immortalité aux défunts.

  • LES SYMBOLES CHRETIENS QUI DOMINENT

ALPHA ET OMEGA : première et dernière lettre de l’alphabet grec, elles sont utilisées pour représenter le Christ (Apocalypse XXII, 13 : « Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin »). Il fait allusion non seulement à l’éternité du Christ Sauveur, mais aussi à son œuvre dans la création en tant que Parole et dans la fin du monde en tant que Juge. UNE CROIX DEVANT UN SOLEIL : la Résurrection. Pour ceux qui croient, le Christ a pris sur lui les souffrances de tous les hommes (représentées par la croix) et a vaincu la mort en ouvrant les portes de la gloire de la vie éternelle (représentée par le soleil).Le symbole de la Croix pour les chrétiens est l’image la plus familière et la plus habituelle et il n’y a pas eu de maison au siècle dernier où un crucifix n’ait été accroché pour rappeler la foi en ce mystère du salut.

  • LE RAPPEL À LA VIA CRUCIS

Dans une vision de foi, à partir de cet Arc, la route trouve son prolongement idéal dans la Via Crucis qui se détache en arrière-plan et qui traverse tout le village au-dessus, presque en l’embrassant. En passant sous l’Arc, en continuant l’itinéraire jusqu’au centre historique, derrière l’église, on parcourt le chemin de la Via Crucis, marqué par de petites chapelles. Au début du chemin, on lit l’inscription PER CRUCEM AD LUCEM, qui reprend le thème de la foi en la Résurrection exprimé par les éléments de l’Arc même. Revenons donc à l’Arc, en se retournant vers la chapelle, à droite de la porte de fer on trouve la fente d’une boîte à aumônes murée.

  • AU SUFFRAGE

Le mot OFFRANDES est visible sur le mur.L’argent était librement donné pour les messes de suffrage des défunts ; le curé utilisait ces offrandes pour les besoins de la paroisse.Le mot « suffrage » représente la réalisation concrète des prières et des bonnes œuvres. Demander une messe de suffrage avait le but de rappeler la mort et la résurrection de Jésus dans la célébration et, avec elle, de demander le pardon des péchés du chrétien vivant qui demandait aussi bien que du défunt.


En entrant dans la chapelle le regard est attiré par un beau tableau, dont l’auteur est inconnu, placé au-dessus de l’autel. Découvrons donc les différents éléments de composition et réfléchissons à leur signification.

  • LA PEINTURE DU CHRIST RESSUSCITÉ

L’œuvre représente la Résurrection de Jésus d’une manière inhabituelle, puisque plus fréquemment on retrouve soit le Christ victorieux au-dessus du tombeau découvert (parfois avec les soldats endormis), soit l’ange apparaissant aux femmes qui se rendaient au tombeau. Dans cette peinture il y a l’ange et Jésus qui communiquent entre eux. Nous pouvons le considérer comme le moment qui se réalise immédiatement après la résurrection. JÉSUS-CHRIST dans cette image est en partie enveloppé d’un manteau rouge : il vainc la mort, il se dépouille de la plus grande limitation que la nature humaine peut connaître. Debout sur un nuage, il n’est pas immobile, son attitude est dynamique. De la main droite il désigne sa poitrine (le cœur, la blessure dans le flanc) : c’est tout à fait un homme ; de la main gauche il bénit en désignant le ciel (le Fils envoyé par le Père, deuxième personne de la Trinité) : c’est le vrai Dieu. La robe de l’ANGE est presque translucide, dorée, elle semble refléter la lumière qui émane de Jésus ressuscité. L’ange parle à Jésus et l’écoute, c’est le lien entre lui et les besoins, les questions et les doutes des hommes. Aux pieds de l’ange :

LA CROIX : instrument d’injustice, de douleur et de mort, qui devient par Jésus un symbole de partage et de proximité divine dans la souffrance de tout homme.LE CIPPO : sur ce monument décoratif sont gravés un sablier et les lettres grecques alpha et oméga, pour indiquer que le Seigneur est le maître du temps et que son projet d’Amour n’a pas de frontières.LE CRÂNE ET LES OS: ce sont des restes mortels, l’événement de Pâques a ouvert la vie éternelle aux hommes, enfants de Dieu par le baptême.LA PLANTE VERTE qui pousse sous la croix, signe de renaissance et de promesse. C’est un symbole du salut apporté par Jésus : « Une pousse sortira du tronc de Jessé, une pousse sortira de ses racines. L’Esprit du Seigneur reposera sur lui… » (Isaïe 11).LES FIDÈLES QUI PRIENT TOUT EN REGARDANT LA FRESQUE, PRENNENT PLACENT DERRIÈRE L’ANGE POUR PARTICIPER À CETTE RENCONTRE QUI DONNE CONSOLATION, FORCE ET ESPÉRANCE DANS TOUTES LES ADVERSITÉS.


  • LA DÉCORATION DES PAROIS

Les formes géométriques peintes donnent lieu à une mosaïque qui attire le regard par son dessin inhabituel. Tout l’ensemble donne une impression de résistance et une illusion d’infini.Le symbole le plus évident est l’octogone.Pour les chrétiens LE CHIFFRE HUIT est principalement lié au jour de la Résurrection du Christ. C’est le chiffre de la nouveauté, du commencement, de la promesse de résurrection pour l’homme lui aussi, transfiguré par la grâce divine.


  • LE SYMBOLE AU PLAFOND

Dans un soleil radieux, il y a les lettres IHS, c’est-à-dire les initiales de “Iesus Hominum Salvator” (Jésus Sauveur des hommes). Le nom Jésus en hébreu signifie Dieu sauve.IHS sont aussi les trois premières lettres du nom de Jésus en grec ΙΗΣΟΥΣ (Iesûs). LE SOLEIL central est une allusion directe au Christ qui donne la vie comme le fait le soleil et suggère l’idée du rayonnement de l’Amour. Les langues de feu rappellent la présence du Saint-Esprit.La croix est placée sur la ligne médiane du H.